Dans la relation de clientèle monobancaire, les deux acteurs ont des attentes différentes. Si la banque recherche avant tout l’assurance du remboursement du crédit qu’elle a accordée, l’entreprise quant à elle désire s’assurer que dans le futur, ses conditions d’accès au crédit soient facilitées. Quand une telle relation s’établit, la banque dispose au final d’un avantage informationnel non négligeable. Dans ce cas, on devra distinguer le concept de banque principale et le principe de la monobancarité et le fonctionnement d’octroie de crédit.
Concept de banque principale et monobancarité
La « main bank » ou banque principale est un concept qui vient du Japon. Il s’agit de la banque actionnaire majoritaire et principale créancière de l’entreprise partenaire, si on se réfère aux contraintes imposées par la réglementation bancaire quant à la prise de participation dans les firmes. Dans le système financier allemand, la banque principale présente le même statut que la Hausbank ou « banque-maison ». Il est question de l’établissement bancaire partenaire de l’entreprise durant la totalité de son cycle de vie. Cette banque accompagne la société en étant actionnaire, créancière, conseillère et propose au client un panel de services très élargi : opération sur titre, garantie, escompte, crédit, virement, etc. La littérature française pour sa part insiste principalement sur les avantages en termes d’informations que la banque principale pourrait avoir à sa disposition concernant l’entreprise, comparées à celles dont disposent les autres créanciers d’une firme. La littérature qui prévaut dans l’Hexagone souligne également la possibilité d’une implication de la banque principale dans l’actionnariat de l’entreprise. Quant à la monobancarité, elle est, pour entreprise, définie comme le fait d’entretenir une relation financière exclusive avec un seul établissement bancaire. Quand il s’agit de régime de financement, les relations sont évaluées sous l’angle transactionnel ou relationnel. Dans le cas d’une monobancarité de l’entreprise, c’est le côté relationnel qui prévaut sur le transactionnel. En effet, la monobancarité d’une entreprise lie cette dernière à sa banque en tant que banque de proximité ou encore de banque à l’engagement. Cette relation de clientèle particulière va alors, s’intensifier au fil du temps.
Rationnement de crédit, asymétrie d’information et monobancarité
Les spécialistes de la finance avancent que le financement monobancaire pourrait prémunir l’entreprise contre un rationnement du crédit. La banque, effectivement, a développé une somme d’informations subjectives concernant l’entreprise, qui lui permettrait de ne pas réduire l’emprunt demandé. La banque peut également, grâce à la relation clientèle monobancaire, réduire considérablement les coûts engagés dans la collecte d’informations sur l’entreprise emprunteuse, et ainsi, amoindrir les asymétries d’information. Et quand une asymétrie informationnelle est néanmoins, présente, le contrôle du risque est plus aisé et son évaluation améliorée grâce à la monobancarité. Par ailleurs, quand une entreprise est nouvellement créée, elle ne bénéficie pas encore d’une « réputation » et sa banque ne dispose pas d’informations recueillies « de l’extérieur » la concernant. De ce fait, quand elle désire emprunter de l’argent pour financer ses activités, l’entreprise doit contracter les prêts avec des taux d’intérêts conséquents et des garanties. Mais plus le temps avance, moins cette entreprise déjà « établie » usera de garanties importantes. Les premières réussites permettront à la firme d’accéder plus facilement au crédit. Ainsi, l’effet de réputation entraine l’entreprise à être plus encline à entreprendre des projets d’investissement qui servent mieux les banques contre les problèmes de risque moral.